Le Moyen Age
L'été ou un jardin médiéval

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Le Moyen-Age


On appelle communément Moyen Age, une période de mille ans qui commence à la chute de l’Empire Romain - Rome est prise en 410 par le roi wisigoth Alaric puis pillée en 455 par les Vandales - et se termine en 1492 avec la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb et le début de la Renaissance.
Qu’en est.-il des paysages et des jardins sur cette longue période ?


Histoire des jardins médiévaux


Dans leurs villas, les Romains avaient atteint un raffinement qui s’évanouit à la chute de leur empire avec les grandes invasions. Structuré par des éléments d’architecture en marbre et des treillages, le jardin romain était irrigué par un réseau sophistiqué de canalisations et s’ornait notamment de végétaux taillés en topiaire.Pendant les invasions , les savoirs sont transmis, enrichis et archivés dans les monastères. Beaucoup d’entre eux , traduits en arabe, ne retrouveront le chemin de la France qu’au début du XIème siècle, via l’Espagne et le sud de l’Italie. L’empire carolingien réalise , du VIII e au IX siècle l’unification d’une partie de l’Occident qui voit renaître l’économie et les arts : on parle alors de Renaissance carolingienne.
Au IX ème siècle, l’Empire éclate en différents royaumes et principautés qui ont à faire face à de nouvelles invasions, venues du nord. Dans ls campagnes, l’habitat se regroupe peu à peu autour des abbayes, des églises et des châteaux. Les villages se forment et l’ »occupation des sols » devient plus structurée.
Au Moyen Age, il est à noter l’importance attachée à la clôture et aux jardins qu’elle protégeait.
En 1095, le pape Urbain II prêche la première croisade qui va durer quatre ans avec pour point d’orgue la prise de Jerusalem : Sept autres expéditions suivront jusqu’en 1270. Avec les savoirs des moines qui se transmettront d’un monastère à l’autre, les témoignages et les trouvailles des marchands, des pélerins et des savants, elles contribueront à ouvrir la porte de la méditerranée, de ses plantes nouvelles et de ses jardins luxuriants qui ont intégré l’art hydraulique et les découvertes botaniques des Arabes. Petit à petit, les enclos , prioritairement utilitaires, deviendront également agréables. Tellement séduisants d’ailleurs qu’ils serviront de cadre idéal aux romans de chevalerie et de rimes aux chansons des troubadours.
C’est l’alliance de ces diverses tendances que l’on retrouve aujourd’hui dans la création des jardins d’inspiration médiévale.


L'invention du paysage au Moyen Age


C’est au Moyen Age, à partir du X ème siècle, que le paysage s’invente et se modèle sous l’influence des monastères travaillant à arracher les terres aux dieux païens des forêts.
Se met en place un système de parcellement donc de haies et de clôtures.
L’agriculture est en plein essor, les moines dévelloppent les cultures de la vigne, du blé et des arbres fruitiers.

Les haies


Les haies ont une importance considérable. Ce sont elles qui assurent le clos du jardin et le protège de l’intrusion des grands animaux.
Ce sont elles également qui fragmentent chaque petit jardin à l’intérieur de ce plus grand clos.
La clôture était l’essence même des monastères du Moyen Age.
Elles protégeaient des vicissitudes et des tentations du monde , une communauté où hommes, bêtes et plantes vivaient en harmonie.
Elle isolait une nature cultivée de la nature sauvage , opposant ainsi l’ordre au chaos.


Les plessis


On trouvait dans les jardins médiévaux des éléments de l’art des treillis selon les modèles plus réduits et plus simples que les excés romains.
Les plessis sont des ouvrages tressés , largement représentés sur les enluminures médiévales, qui servaient aussi bien de clôtures que de mangeoires à foin pour le bétail.


Les livres d'heures


Au XV ème siècle apparaissent les livres d’heures, ouvrages de petite dimension aisément transportables, que l’on pouvait ainsi avoir sur soi.
Dans ces livres d’heures, le calendrier julien et son décompte quantitatif des mois et des jours est accepté mais détourné , imposant une conception qualitative du temps.Il s’agissait d’ouvrages personnels , recueils de poèmes et de psaumes à l’usage de la dévotion des fidèles.
Ces ouvrages n’étaient pas annuels mais perpétuels, ils étaient destinés à servir de nombreuses années. Ils reproduisaient un calendrier pourvu du nombre d’or et de la lettre dominicale grâce auxquels on pouvait retrouver les dimanches et les jours de Pâques, fonction majeure du calendrier à cette époque si religieuse.

Jean de France, duc de Berry et d’Auvergne, comte du Poitou , d’Etampes et de Boulogne disposait d’une bibliothèque incomparable.Quelques uns de ses plus précieux volumes sont parvenus jusqu’à nous, parmi lesquels six livres d’heures .

Le plus connu fut intitulé :
Les très riches heures du Duc de Berry (présent dans le jardin d'été) .


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